From: "Arianna" <ari-AT-kein.org> Subject: Mort du philosophe Jacques Derrida Date: Sun, 10 Oct 2004 11:47:37 +0200 Mort du philosophe Jacques Derrida samedi 09 octobre 2004 (Reuters - 20:17) PARIS - L'un des philosophe français les plus connus à l'étranger, notamment aux Etats-Unis, Jacques Derrida est mort dans la nuit de vendredi à samedi à l'âge de 74 ans, semble-t-il des suites d'un cancer du pancréas. Le président Jacques Chirac a déclaré dans un communiqué qu'il avait appris "avec tristesse" la disparition "d'une des figures majeures de la vie intellectuelle de notre temps". "Jacques Derrida était lu, admiré, traduit, publié, enseigné et discuté dans le monde entier", écrit le chef de l'Etat. "Il restera comme un inventeur, un découvreur, un maître d'une extraordinaire fécondité." Né le 15 juillet 1930 à El Biar, en Algérie, il était entré au début des années 1950 à l'Ecole normale supérieure de Paris, où il fait alors connaissance de Louis Althusser, également né en Algérie, qui deviendra plus tard son collègue à l'ENS en tant que philosophe marxiste. Assistant à l'université américaine de Harvard, puis à la Sorbonne, à Paris, Jacques Derrida revient à l'ENS comme professeur de philosophie. Il enseignera plus tard, à l'Ecole des hautes études en sciences sociales. Partageant son enseignement Entre paris et des universités américaines, il nourrit la même passion pour la pensée grecque et la pensée juive, la philosophie et la poésie. Auteur de nombreux livres, il conçoit la philosophie comme une lecture critique des textes, développe un mode de pensée dit de la "déconstruction" et tente une synthèse entre psychanalyse, marxisme et pensée heideggérienne. "Il n'aura eu de cesse d'embrasser et d'interroger la tradition occidentale dans la diversité de ses sources", souligne Jacques Chirac dans son communiqué. "Par ses travaux, il cherchait à retrouver le geste libre qui est à l'origine de toute pensée." Jacques Derrida a eu un fils avec la philosophe Sylviane Agacinski, aujourd'hui épouse de l'ancien Premier ministre socialiste, Lionel Jospin. Il avait été membre du comité de soutien de ce dernier lors de l'élection présidentielle de 1995. Dans une récente interview au Monde, il avait admis être "assez dangereusement malade" et "à l'épreuve d'un traitement redoutable". "Apprendre à vivre, cela devrait signifier apprendre à mourir, à prendre en compte, pour l'accepter, la mortalité absolue, sans salut, ni résurrection ni rédemption", estimait-il alors. "Depuis Platon, c'est la vieille injonction philosophique : philosopher, c'est apprendre à mourir." "Je crois à cette vérité sans m'y rendre", ajoutait-il cependant. "De moins en moins. Je n'ai pas appris à l'accepter, la mort." http://www.liberation.fr/page.php?Article=244939
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