From: "Jaclyn Rosebrook-Collignon" <jaclynr-AT-free.fr> Subject: Re: Le Pen/possibly Hilter quotation: source ? Date: Mon, 29 Apr 2002 12:41:51 +0200 For those of you who are interested, here's an article in French about the Hitler/Le Pen quotation/misinformation. Not that I want to help out JM at all, but just a bit of critical thought. A bas le FN! jaclyn "Security is a false god, begin making sacrifices to it and you are lost." Paul Bowles http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3266--273169-,00.html Le Monde LEMONDE.FR | 25.04.02 | 18h18 Les mots de Le Pen, entre info et intox "Je suis socialement à gauche, économiquement à droite et, plus que jamais, nationalement de France." Prononcée, à Saint-Cloud, dimanche 21 avril, alors qu'il venait d'apprendre son accession au second tour de l'élection présidentielle, cette phrase de Jean-Marie Le Pen paraît synthétiser le programme du candidat du Front national. Elle fait évoluer habilement l'un de ses anciens slogans : "Ni droite ni gauche, français." Depuis l'événement, des centaines de contributions circulent sur Internet. Virulentes, attristées, vindicatives ou combatives. Parmi elles, il en est une, intriguante et inquiétante. Elle reprend cet extrait du discours de M. Le Pen, accompagné de son modèle supposé. Il s'agirait d'un emprunt à Adolf Hitler. Le 29 novembre 1932, lors d'un discours de clôture au congrès du Parti national-socialiste (NSDAP), celui-ci aurait lancé ces mots : "Notre national-socialisme est le futur de l'Allemagne. Bien que ce futur soit économiquement résolument à droite, nos cours resteront à gauche. Mais, par-dessus tout, jamais nous n'oublierons que nous sommes allemands." Vérification faite, il n'y a pas eu de congrès national du NSDAP en novembre 1932, seulement quelques réunions locales du parti. Et dans un recueil de discours de Hitler disponible au Centre historique allemand, rien n'apparaît à la date du 29 novembre 1932. Difficile de comprendre une telle impasse dans le recueil tant novembre 1932 constitue une date-clé dans l'histoire du Parti nazi : quelques mois après l'échec de Hitler au second tour de l'élection présidentielle et en pleine préparation des élections législatives qui devaient le mener au pouvoir, le 30 janvier 1933. L'information est donc fausse. Coïncidence étrange - c'eût été trop ironique pour être vrai -, à la date du 29 novembre 1932 naissait l'autre candidat présent au second tour, Jacques Chirac. Mais la particularité du langage de Jean-Marie Le Pen - que ce soit son goût pour les calembours nauséabonds ou sa rhétorique singulière - n'est plus à prouver. Les mots du leader du Front national sont révélateurs à plus d'un titre. Pour Stéphane Wahnich, auteur d'un ouvrage collectif sur les "mots" de Le Pen (Le Pen, les mots, analyse d'un discours d'extrême droite, La Découverte, 1998), la rhétorique du leader du Front national est coutumière de la référence et de la citation déguisée : "M. Le Pen vise à créer par son langage une France mythique, imaginaire, qui n'existe pas comme un corps social, mais comme une entité biologique à part entière. Il ne se situe pas dans la réalité immédiate, tangible, mais dans le passé, dans un temps qu'il estime meilleur", explique-t-il. Les citations, les références, les emprunts lui servent autant à envoyer des signes à son socle idéologique originel qu'à se réapproprier le passé. "Cela se remarque par exemple dans son intervention télévisée de lundi soir. A propos des lycéens qui manifestaient contre le FN, il a déclaré qu'ils feraient mieux de retourner à leurs études de lettres et 'd'arithmétique'. Pourtant, depuis longtemps déjà, on n'utilise plus le terme arithmétique, on parle de mathématiques. L'emploi du mot vise explicitement à rappeler le 'bon temps' où l'on étudiait l'arithmétique." Et Jean-Marie Le Pen ne s'est jamais caché de trouver le slogan de Vichy "Travail-Famille-Patrie" tout à fait adapté à son programme, s'il n'avait été dévoyé auparavant par le maréchal Pétain. Pour Stéphane Wahnich, "le langage de Jean-Marie Le Pen est une construction idéologique à part entière, ses mots sont ceux de l'évidence, jamais il n'entre dans l'argumentation, qui est pourtant la base de tout débat d'idées". Et si la référence à Hitler est fausse, le candidat du Front national a de toute évidence l'amour de la citation. Lors de son allocution à Saint-Cloud, il a lancé un "N'ayez pas peur !" tiré de l'Evangile et employé par le pape Jean Paul II, lors des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), à Paris, en 1997. Une manière d'adresser un signe à son électorat catholique. Vincent Fagot et Boris Razon --- from list postcolonial-AT-lists.village.virginia.edu ---
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